En parallèle, la plupart des hôtels continuent à accueillir des clients réguliers, même s’ils ont été peu nombreux depuis décembre en raison des restrictions de voyage. La cohabitation se passe très bien, se réjouit Aude Bumbacher : « Il y a toujours des ajustements à faire mais nous n’avons pas connu de problèmes majeurs ni dû faire appel à la police pour gérer des tensions. »
La journée, des assistants sociaux
prennent le relais et
proposent un accompagnement social.
Dans chaque hôtel, le CausE assure la présence de professionnels 21h/24h. La nuit, des travailleurs sociaux veillent à la sécurité des locaux et au respect des règles élémentaires de vie en collectivité. La journée, des assistants sociaux prennent le relais et proposent un accompagnement social. Ils effectuent un bilan de situation complet, orientent, conseillent et apportent une aide administrative aux personnes qui le souhaitent. Ces démarches ont déjà abouti au renouvellement de permis de séjour, à l’ouverture de droits à l’aide sociale ou encore au dépôt de demandes de logement.
À l’issue des trois mois de séjour maximum, la situation n’est pas simple pour autant. « Nous trouvons parfois d’autres solutions d’hébergement ou de prise en charge, mais il ne faut pas se leurrer, une grande partie de ces personnes vont retourner à la rue », commente la directrice du CausE. Pour les « anciens » sans-abri, c’est malheureusement presque une routine. Pour les nouveaux, en revanche, le choc émotionnel peut être violent. « Nous faisons tout notre possible pour les coacher au maximum, avant de laisser la place à d’autres. Dans tous les cas, ces trois mois à l’hôtel auront été un répit salutaire. Et une façon de retrouver sa dignité », conclut-elle.